Français: thèmes,méthodes X.Baux

Le système informatif dont les sociétés modernes se sont dotées est une machine énorme et, à bien des égards, performante. Ces dernières années, l'apport d'internet a fait croître encore les possibilités offertes aux individus de recevoir des mots et des images…Doit-on, pour autant, faire confiance à l'information qu'on reçoit chaque jour ? Trois documents s'intéressent à la question de la crédibilité de l'information, ils nous permettrons d'aborder, d'une part, les possibles manipulations de l'information et, d'autre part, la responsabilité du citoyen face à ce qu'on lui propose.

Lorsqu'A.Rey dans à mots découverts (1) cherche à définir la désinformation, il ne peut s'empêcher de faire remarquer qu'en matière d'information la vérité est souvent moins importante que l'impact car l'information c'est aussi un commerce. J.F Revel dans la communication inutile (3) constate lui aussi que les informations ne sont pas souvent choisies pour leur véritable importance mais pour  leur caractère spectaculaire, que le culte désintéressé de l'information est rare et que l'exactitude et l'honnêteté ne sont pas les qualités les plus répandues dans le monde des médias. Peu de journalistes servent l'idéal de leur profession (3) et il est bien difficile de dire dans un tel contexte qu'on ne sait pas ou qu'on est pas sûr (1).

Plus grave, l'information peut être manipulée, quand nous revoyons des JT dit Michel Collon dans attention médias (2) nous en sommes nous-mêmes surpris. On peut même s'étonner que ceux qui ont pour tâche d'informer dérivent si souvent, transforment, éludent,  alors que la démocratie ne peut vivre sans une part minimale de vérité (3).  La désinformation contrairement à ce que la formation du mot suggère est une masse d'informations manipulées, amputées, orientées pour influencer, tromper l'opinion (1) ce dont témoigne par exemple cet épisode de la guerre du golfe où fût passée sous silence une dépêche concernant l'attaque de pétroliers par les américains pour être le lendemain massivement relayée par une autre dans laquelle les alliés accusaient les Irakiens de provoquer une marée noire…

Si la responsabilité du professionnel n'est pas à négliger celle du citoyen spectateur qui a tendance à avaler l'information à la va vite l'expose à être trompé sans même le savoir (2). Il faut prendre du recul pour se prémunir de des manipulations, il faut savoir se poser les bonnes questions, un peu comme on le fait quand on cherche à valider la crédibilité d'un document historique, en se demandant entre autres qui parle et quel est son intérêt (2). Si les journalistes ne doivent être pas condamnés c'est parce que la demande les incite à privilégier des contenus pauvres, faux voire malsains par rapport aux informations réellement importantes. Le citoyen cherche souvent dans un fait, ce qui sert son interprétation ou son confort plutôt que la vérité L'approximation et la passion dominent et encouragent le système aux dérives (3). Pourtant la liberté d'informer est à la fois la condition et la conséquence de l'ouverture des sociétés.

 On retiendra, au final, que si le système informatif n'est pas parfait, il est aussi de la responsabilité du récepteur de garder regard critique et distance.

X.Baux. IFC Provence /Languedoc.