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La révolution numérique améliore-t-elle la communication en profondeur ?

-          La révolution numérique en multipliant les moyens de contacts a multiplié les contacts

eux –mêmes d'où une multitude d'échanges dont la valeur est très faible tant en

termes affectifs qu'informatifs. Le mail, par exemple, et les possibilités qu'il offre

de démultiplier la diffusion, pousse à envoyer vite, sans véritable discernement, des

informations non vérifiées, des messages conventionnels (« bonne année »), des

plaisanteries anonymes etc…En permettant aux individus de communiquer sans

cesse, les moyens modernes contribuent à ce qu'ils réfléchissent moins aux contenus de

leurs échanges. La preuve en est : lorsque qu'il faut dire quelque chose de très

important, les gens privilégient parfois les moyens plus traditionnels, lettre, conversation

directe. 

-          Les moyens modernes de communication incitent parfois à « surveiller »

l'autre –même sans avoir consciemment conçu ce projet- plus qu'à véritablement échanger

avec lui, ainsi le rôle du mail, de facebook, de la téléphonie, favorise dans le rapport amical

(surtout chez les adolescents) ou amoureux, une forme de d'échange en partie addictif

dans lequel la question centrale (même si elle n'est pas toujours formulée ainsi) est

finalement celle-ci : t'es où ? es tu en permanence avec moi ? Serions nous tous, sans le

vouloir, devenus des big brothers ?

-         Les moyens de communication offerts par les révolutions numériques et téléphoniques

nécessitent souvent la présence du « communicant » devant un écran, l'hégémonie des

écrans semble avoir réduit la place de l'échange direct…Déjà la télévision avait réduit

l'échange familial à la table du soir où dans les villages, aujourd'hui la permanence des

réseaux sociaux, la place de l'ordinateur dans la vie de tous les jours, la sollicitation très forte

des tablettes et téléphones restreignent les contacts directs…On téléphone à table,

en voiture, on consulte le net et ses réseaux même pendant les moments que l'on

pourrait (devrait ?) consacrer à un échange direct.  

-         Les modes de contacts de la société du numérique encouragent et facilitent la mise ne

scène de soi-même. Cela augmente nos possibilités de contact et d'élargissement de

nos réseaux (personnels et professionnels) mais développe une présentation souvent

superficielle et/où factice de soi-même…On « travaille » son CV, on façonne son

personnage sur les réseaux sociaux ; on se « retouche » au propre comme au figuré, pour

que l'image soit celle qu'on souhaite transmettre, mais cela se fait souvent au détriment

d'une forme d'authenticité à laquelle le contact physique ne permettait pas d'échapper

complètement…Le contact avec autrui passe désormais par une sorte de marketing

personnel dont la vérité est parfois douteuse…

Quels sont les changements les plus remarquables….

-          L'abolition des frontières entre oral et écrit, la création de moyens de communication

intermédiaires entre les moyens traditionnels est un changement notable.

Le mail ou la messagerie instantanée sont par exemple des moyens de communication

qui tiennent à la fois de l'échange oral (on va vite, on ne travaille pas la forme, on prend

des libertés avec la syntaxe et l'orthographe etc) et aussi de l'échange écrit (on s'engage,

on écrit, on laisse une trace officielle, on va vite mais ce n'est pas instantané etc)

-          Parmi les aspects très nouveaux de la révolution numérique se trouve la multiplicité

des informations, des sources, des documents, des images etc…Là où autrefois, on peinait

à trouver sur le terrain privé ou professionnel ou public des informations, des images etc

aujourd'hui le problème –même parfois dans le domaine purement privé- est de trier

dans le flux et parfois la contradiction des informations…

-           La révolution numérique a démocratisé et facilité la possibilité de faire circuler

des idées, des réflexions. Là où, autrefois, il fallait des moyens importants

(édition, moyens audio visuels etc) désormais chacun peut être, à sa manière, journaliste,

 philosophe, artiste etc et faire partager à un très grand nombre de gens le fruit de sons

travail et/ ses choix. Tout le monde n'avait pas un journal, tout le monde peut avoir un blog…    

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