Français: thèmes,méthodes X.Baux

Prendre des risques est parfois une obligation. On prend parfois des risques par obligation mais aussi par choix ou encore par réaction instinctive. Il existe aussi de multiples manières de prendre des risques. Qui prend des risques et pourquoi ? Quatre documents dont une photo évoquent ces questions, ils nous permettront de nous demander d’abord qui sont ceux qui prennent des risques, les raisons qui les poussent à le faire puis la manière dont ils sont perçus.

Ceux qui prennent des risques peuvent être très différents, la photo de M.Riboud (document 2) montrant en 1953 un ouvrier peintre de la tour Eiffel témoigne de ce que peut être le risque professionnel mais le risque peut être un choix d’aventurier comme celui qu’assume d’Abboville dont parle Raspiengeas (document 3) ou les néo-aventuriers évoqués au début de l’extrait du cahier pédagogique « quand les élèves se mettent en danger » (document 4). Un choix politique ou philosophique peut aussi impliquer une prise de risque, le déserteur de B.Vian (document 1) qui choisit de refuser de partir à la guerre en est un exemple. Toutefois les conduites à risque sont parfois les conséquences de malaises liés à l’adolescence, au passage à l’âge adulte ou à l’ennui (document 4), les risques sont dans ce cas souvent pris dans le secret, alors que les autres risques sont visibles (document 1/2) voire médiatisés (document 3/4).

Les raisons qui poussent au risque sont aussi très diverses. Certaines sont d’ordre militant et/ou philosophique comme celles du déserteur de Vian qui refuse la guerre en général et la façon dont les dirigeants la lui imposent. B.Vian lui-même, d’ailleurs, qui écrit un tel texte au moment de la guerre d’Indochine est proche de son personnage. L’ aventurier d’Abboville, poursuit à sa manière une quête personnelle, un défi inutile pour trouver un accord avec lui-même. Si sa famille subit en partie le risque qu’il prend, lui cherche, du moins reçoit, l’écho médiatique comme l’ensemble des aventuriers modernes (document 4) alors que le peintre du document 2 semble se moquer avec une certaine élégance voire insolence des conditions de travail qui lui sont imposées. Peut-être at-il le sentiment de participer à une œuvre collective. Quant aux adolescents du document 4 qui se conduisent dangereusement, ils paraissent chercher un sens à la vie, en tout cas ils expriment une détresse en côtoyant volontairement la mort.

La réaction devant ces risques de jeunesse est celle de l’interrogation et de l’inquiétude des éducateurs et des parents. On peut aussi s’effrayer des risques que doit prendre l’ouvrier peintre dans les années 50. Pourtant le risque est aussi objet d’admiration : d’Abboville a été célébré comme un héros de la mer et, s’ils furent par ailleurs condamnés B.Vian et son déserteur sont aussi à leur manière des héros pacifistes. Vian montre que le risque peut donc être, à la fois, valorisé ou déprécié.

Au final, on retiendra qu’il n’existe pas de règles absolue : les risques sont aussi divers que ceux qui les prennent et les réactions qu’ils suscitent.

X.Baux. IFC Languedoc/ Provence.