Français: thèmes,méthodes X.Baux

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corrigé expr. personnelle sujet influence des comiques

Expression personnelle : proposition de corrigé pour le sujet

« les humoristes actuels ont-ils une influence sur l'opinion ? »

 

 

Plan proposé :

-          Les humoristes actuels comme ceux d'hier ne changent pas l'histoire : ils reprennent souvent des opinions déjà établies/ ils confortent les idées plus qu'ils ne les changent/ leur influence reste limitée sur les grands sujets.

-          Ils peuvent toutefois favoriser certaines prises de conscience : ils renforcent une tendance réformiste par exemple chez les jeunes/ ils disent tout haut ce que d'autres ne disent pas/ ils font passer des messages par de nouveaux biais.

-          Ils n'exercent pas la même influence dans tous les domaines : sur le plan politique leur influence est limitée/ sur le plan des mœurs ou encore du langage elle est plus importante.

 

 

Exemple rédigé :

Les professionnels de l'humour semblent bénéficier ces derniers temps d'un succès important, que favorise, peut-être, l'atmosphère de crise et les inquiétudes sociales. Ce regain de popularité a même conduit les politiques à éveiller la méfiance du public sur  l'influence jugée trop importante des humoristes et autres marionnettistes. Les comiques influencent-ils l'opinion ? Si oui leur rôle est-il trop grand ? Nous verrons que l'influence des humoristes reste limitée même s'ils peuvent contribuer à renforcer des tendances et qu'elle ne s'exerce pas de la même manière dans tous les domaines. (une introduction de base avec les ingrédients principaux : sujet/ probléme/ plan)

 

D'abord il convient de situer les choses à leur juste place: il peut être commode pour un homme politique en difficulté de gonfler l'importance des humoristes mais les comiques ne changent pas l'histoire, les révolutions (politiques, scientifiques, artistiques etc) ne partent pas du guignol ou du music hall…

En général, les humoristes n'ont pas vocation à philosopher ou à militer plus que d'autres. Ils sont souvent ; eux-mêmes, les produits de l'époque et des modes. A quelques exceptions près –mais ici comme ailleurs les vrais novateurs sont rares- ils reprennent, amplifient, utilisent des idées déjà en place dont la naissance ne leur doit rien. L'humoriste s'amuse de l'air du temps, le caricature parfois mais ne le crée pas. D'ailleurs, à supposer qu'il ait des idées neuves, il n'influence guère les gens.

La plupart du temps le public rit et retransmet, avant tout, ce qui va dans le sens de ses opinions. Les caricatures sociales ou politiques par exemple amusent souvent les gens en fonction des idées qui les ont conduits à tel spectacle et pas à tel autre. On peut,par exemple, supposer qu'il y a bien peu de partisans du ministre E.Besson parmi les spectateurs de S.Guillon, peu d'électeurs du front national riant aux éclats devant les sketches de G.Bedos etc

Globalement les humoristes ne sont, de toutes façons, que bien peu influents sur les grands sujets de société : s'ils peuvent concourir à populariser un joueur de football ou un ministre ou inversement à le rendre un peu ridicule ; ils ne modifient pas la philosophie des gens sur des sujets graves, que d'ailleurs, ils n'abordent que bien peu ou très superficiellement.

On rit devant la marionnette de J.Chirac aux guignols certes, mais on ne détermine pas ses idées sur le réchauffement, les retraites ou l'éducation au spectacle du samedi soir... (première partie avec quelques illustrations et un peu développée car elle contient l'idée essentielle)

 

Pour autant, les humoristes actuels n'ont-ils aucun rôle en matière d'évolution des opinions ? Sans doute pas : mettre les rieurs d'un coté n'est jamais totalement neutre. Si les comiques ne sont pas des leaders historiques, ni même des créateurs d'idées, en revanche, ils peuvent renforcer une tendance naissante, appuyer une mode, augmenter la visibilité d'un phénomène, apporter à une idée, un homme, un groupe un regain de sympathie ou au contraire un regard amusé et critique. On se souviendra, par exemple, de la marionnette de J.Chirac lors de sa dernière élection. Il n'a, certes, pas été élu grâce aux guignols mais l'émission a renforcé le courant de sympathie dont il bénéficiait.  Les humoristes actuels, par exemple les femmes, beaucoup plus nombreuses qu'autrefois contribuent à accompagner des mouvements d'idées, à renforcer des modes d'autant plus fortement qu'ils ou elles s'adressent souvent à un public actif et jeune. Les comiques ont aussi, à l'image des bouffons d'autrefois la possibilité de dire tout haut ce qu'il ne convient pas toujours de dire dans le débat politique ou social sérieux... C'est par exemple, le principe des chroniqueurs ou des marionnettes de révéler au grand jour ce que le discours policé et la langue de bois cachent.

Les comiques ont aussi cette faculté de faire passer des messages qui seraient compliqués à transmette sans humour : c'est le cas par exemple de l'autocritique ou de l'autodérision pratiquée par de nombreux humoristes. Cela permet à la fois de dire de vérités parfois politiquement incorrectes qu'ils sont les seuls à pouvoir dire (quand Roumanof se  moque des femmes, quand G. Elmaleh caricature les juifs d'Afrique du nord etc.) et bien souvent de pratiquer une dérision autocritique qui confère à tel ou tel groupe humain une image sympathique. Parfois aussi d'inverser des représentations en proposant une approche originale d'un problème. P.Timssit, par exemple, se moque des racistes et de leurs représentions en remplaçant les habituelles victimes du racisme par les clowns, montrant ainsi l'absurdité des propos.

 

On vient de voir que l'influence des humoristes est limitée mais pas inexistante, quoiqu'il en soit, elle ne s'exerce pas de la même façon dans tous les domaines. Dans le domaine des grands choix philosophiques (morale personnelle, religion, citoyenneté etc) ou politiques, les humoristes confortent parois les idées mais ne les façonnent pas. Ils amusent mais ne déterminent pas, heureusement, des choix qui relèvent d'une réflexion plus personnelle, plus profonde ou d'héritages divers.

 Dans le domaine des modes, du quotidien, des habitudes leur influence est plus nette. Les humoristes actuels aiment à nous renvoyer en miroir les tics et les ridicules de notre quotidien, ce faisant ils contribuent à accentuer telle ou telle tendance. Ils exercent aussi une influence, non pas sur les opinions en elles-mêmes mais sur l'expression, le langage, les tics verbaux. De Coluche aux guignols et jusqu'à N.Cantelou ou G.Elmaleh nombreux sont les mots, expressions, tics verbaux, traits d'humour a avoir été répétés inlassablement par le public et à devenir de véritables phénomènes de mode. Ce n'est pas de l'ordre de l'influence politique mais c'est une façon de marquer la société. (la troisième partie est plus courte car elle ne modifie pas la démarche centrale, il est donc inutile de « diluer », cette partie aurait même pu servir de conclusion)

 

Au même titre que le cinéma, le littérature, la publicité, la chanson etc les humoristes sont plus dépendants de la société dans laquelle ils vivent que le contraire, toutefois à l'instar de ces autres médias, ils exercent aussi une influence non déterminante mais continue. Le rapport est ici interactif : ce ne sont ni les chanteurs, ni les humoristes, ni les réalisateurs qui font la société mais chacun de manière inégale et plus ou moins visible concoure à renforcer souligner, accélérer tel ou tel mouvement…(la conclusion n'est pas là pour modifier laligne de conduite mais pour synthétiser et –comme c'est le cas ici, en évoquant d'autres activités que celle des comiques- élargir un peu le champ de vision)

 

X .Baux. IFC 2010

 



23/09/2010
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