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Proposition de corrigé pour la partie expression personnelle de l’épreuve « générations 1 »

Sujet : Quels sont, selon vous, les aspects les plus caractéristiques de votre génération ?

Remarques préliminaires: Chacun pouvait répondre selon la génération à laquelle il appartient, la difficulté résidait plus dans le fait d’organiser, de structurer son propos que dans celui de trouver des idées…

Par ailleurs il semblait difficile en un temps restreint de traiter en profondeur l’esprit, la mentalité d’une génération et ce qui les fonde, on pouvait donc s’en tenir à des aspects plus superficiels de l’analyse.

Exemple :

Une génération, notion finalement assez floue, se caractérise par des modes, des usages, des comportements mais aussi plus en profondeur par des normes, des images collectives, des valeurs, des idéaux (ou l’absence d’idéal)… S’interroger sur sa propre génération peut donc se révéler être une tâche complexe.

Quels sont donc les aspects les plus caractéristiques de la génération à laquelle j’appartiens c'est-à-dire celle qui a atteint la majorité au début du 21^ème siècle ?

Sans prétendre à  une analyse de fond sur les fondements d’une mentalité, nous aborderons d’abord certains aspects de notre manière de vivre puis les modes les plus caractéristiques.

La génération née dans l’avant dernière décennie du 20^ème siècle dont le mode de vie n’est pas foncièrement différent de celui de la génération précédente, se démarque par son goût voire son obsession des moyens et techniques de communication : téléphonie, informatique, vidéo, logiciels etc : les générations d’aujourd’hui sont connectées en permanence à quelqu’un ou à quelque chose. Les techniques (mais les techniques correspondent aussi à ce que demandent les hommes) permettent de consulter une foule d’informations à chaque instant, de rester en contact presque permanent avec quasiment n’importe qui n’importe où, de filmer, enregistrer n’importe quelle scène partout…Nous sommes une « génération portable » (téléphones et/ou ordinateurs) qui a du mal à couper sa relation avec les grandes sources de contact et d’information et qui peut s’improviser photographe voire « reporter »  sans cesse. Plus encore que le téléphone qui est une progression du confort par rapport à l’existant (il y avait déjà le téléphone avant) et qui est aussi devenu un objet culte, internet a modifié notre manière d’étudier, de rechercher des informations, d’établir des contacts. L’outil est pour notre génération une source de loisir mais aussi d’échanges et de créativité. Chacun peut désormais faire son blog, se présenter aux autres, entretenir des réseaux professionnels ou amicaux. On peut même se demander dans quelle mesure internet avec facebook ou myspace ne devient pas une sorte de miroir de soi ou de journal personnel (on ne peut plus dire vraiment « intime »). Dans une certaine mesure internet qui est un immense réseau mondial –avec les bons et les mauvais aspects- permet à chacun de se mettre en valeur, de voir et d’être vu. Pour autant cela ne signifie pas que les contacts réels sont plus nombreux, ni que nous avons plus de choses…

Notre génération se caractérise aussi par des modes, les modes « corporelles » parmi lesquelles celles du piercing et/ou du tatouage est peut-être la plus typique. Elle ne s’est, en effet, divulguée dans les autres tranches d’âge qu’après s’être imposée dans la nôtre. Aux cheveux longs, barbes, bagues, colliers des années 70 ont succédé trente ans plus tard la mode des corps plus formatés (voire refaits) un peu plus dictés par le marketing et la mode. Notre génération est assez influencée par le regard des autres et l’image, d’où un certain souci des apparences, du look, qui peut être un défaut mais qui peut être aussi une qualité.

En tous cas, les modes d’aujourd’hui semblent à la recherche d’un corps parfait dans lequel on poursuit les aspects les plus humains (odeurs, poils, rondeurs etc.), comme si chacun voulait ressembler à son propre portrait retouché par Photoshop…On sculpte les muscles, on élimine les poils, on domestique les cheveux etc mais, peut-être, parce qu’il y a un besoin d’identité ou de différenciation, on est passé à la mode du marquage individuel, désormais on se perce, on se tatoue comme pour affirmer son individualité sur le corps lui-même.

Le piercing peut traduire une coquetterie assez classique, qui s’apparente aux dérivés multiples de la boucle d’oreille, mais aussi, comme les piercing du nez, traduire l’influence des autres cultures dans un monde où les communications sont plus intenses, voire traduire, comme autrefois d’autres modes, une volonté de rébellion si le nombre et la taille sont volontairement multipliés. On retrouve un peu les mêmes choses avec le tatouage, qui tend à devenir aujourd’hui presque plus conventionnel que son absence. On individualise le corps lui-même (ou on croit), cela pouvant être conçu comme une décoration discrète, être influencé par des traditions venues de loin (motifs tribaux par exemple) et aussi se vouloir rebelle.

On ne peut, en quelques lignes analyser en profondeur une génération mais la nôtre semble, quoi qu’il en soit, hésiter entre des comportements de masse encouragés par la communication et le commerce et la recherche de l’autonomie individuelle.

X.Baux. IFC Générations 1. 2009/10