Français: thèmes,méthodes X.Baux

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A chaque génération ses rêves

De quoi rêve-t-on à vingt ans ?

Lorsqu’on évoque le rêve au sens « ambition », « projet » (ou projection dans l’avenir) on pense d’abord aux rêves de jeunesse, non pas que l’on ne puisse plus rêver après, mais, plus le temps passe, plus l’espace du rêve est réduit par la réalité. Et plus le temps offert pour donner une existence concrète aux rêves, tend à diminuer.

Toutefois, si l’on peut considérer que les rêves sont, avant tout, personnels, individuels, il se trouve que l’on rêve aussi avec son époque et dans un contexte qui impose à la fois des espoirs, des craintes, des influences, des références générationnelles. Ainsi, qu’il s’agisse de construire sa vie ou sa famille, le monde de l’avenir, la société de demain, que l’on rêve à l’amour, la politique, la solidarité, les rêves dépendent aussi de l’époque à laquelle on vit. Chacun rêve à sa façon mais personne ne rêve hors de son temps et en ignorant les rêves des autres. Le rêve d’une vie meilleure, les rêves de bonheur, les rêves de progrès sont toujours plus ou moins (même pour ceux qui se veulent marginaux) liés à une génération, à un ensemble de données et de références communes à une période.

Par exemple, si la jeune ouvrière des années 50 rêve plutôt d’un modèle domestique et maternel : s’occuper de son foyer, avoir des enfants, c’est aussi parce que beaucoup des femmes ouvrières ou paysanne du début du siècle ont travaillé dur, cumulant souvent travaux mal payés –voire non payés- et travaux domestiques. Dans le années 70 les jeunes femmes rêvent plutôt indépendance, couple libre, égalité sociale. Par exemple encore dans les années 2000, les rêves politiques ont presque disparu de l’esprit de la jeunesse : on ne rêve plus d’être Che Guevara ou de faire « le soir du grand soir » (expression désignant à l’époque, la révolution) comme en 70, on ne rêve plus d’empires coloniaux et de domination sur les voisins européens comme en 1900. On rêverait plutôt, si tant est qu’il y ait encore des rêves sociaux ou politiques au sens large, de sauver la planète, de protéger la nature, d’agir plus concrètement pour les pauvres : les « restau du cœur » ou « médecins du monde » portent plus les rêves que les figures politiques auxquelles, justement, on reproche de ne plus faire rêver ou d’avoir trop déçu les rêves d’autrefois. Aujourd’hui, à vingt ans, si (ou  quand) on rêve de s’engager ce n’est plus dans un parti politique ou derrière Sarkozy ou Hollande mais plutôt derrière des organisations qui agissent sur le terrain, hors idéologie politique.

Ainsi, les rêvent appartiennent à chacun mais sont aussi encadrés, influencés par tout le contexte dans lequel on les bâtit. Chacun rêve pour soi mais aussi pour le monde qui l’entoure et en fonction des fantasmes optimistes et pessimistes qui parcourent son temps… (le progrès va permettre de soigner toutes les maladies rêvait-on en 1900… préserver notre planète des dangers de l’industrie est un rêve que l’on va essayer de rendre concret, pense-t-on plutôt en 2010…

XB.IFC



17/03/2014
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